californie, san francisco, usa

Hayes Valley – Haight Asbury – Castro & Mission

Cette troisième journée va se dérouler dans les quartiers qui concentrent la contre-culture et la diversité de San Francisco.

Nous débutons la journée avec un petit détour dans le secteur de Civic Center pour découvrir l’Hôtel de Ville et les bâtiments administratifs. Ce monument grandiose a été construit en 1915 et recouvre une surface de 46 000 m2 soit deux blocs entiers. Le dôme d’une hauteur de 94 mètres et d’un diamètre de 20 mètres est semblable à celui de l’Eglise du Val-de-Grâce à Paris. Il est également tristement connu pour avoir été le lieu où fut assassiné Harvey Milk, célèbre militant pour les droits des personnes homosexuelles.

La zone n’a pas bonne réputation car elle est limitrophe au quartier de Tenderloin qu’il vaut mieux éviter car elle abrite beaucoup de personnes sans-abris ou dans des situations compliquées.
Il est vrai que le contraste est saisissant entre les bâtiments officiels et la pauvreté adjacente.
Ce phénomène va se réitérer lors de notre séjour dans le downtown de Los Angeles mais de manière encore plus brutale.

Hayes Valley

Nous arrivons à Hayes Valley, un quartier populaire chez les cadres et les hipsters franciscains.
Lors du séisme de 1989, une artère d’autoroute s’effondra au niveau de Market Street. A cette époque, ce secteur était délaissé avec notamment des maisons en bois à l’abandon ou encore une criminalité importante.
La section d’autoroute a été définitivement détruite en 1992 et après rénovations, le quartier a commencé à évoluer de manière positive. Son emplacement est idéal pour les employés de la Silicon Valley et leur installation a contribué à sa transformation et gentrification.

Aujourd’hui, on retrouve sur Hayes Street des boutiques de créateurs, galeries d’arts ou magasins de décoration. On vient également pour fréquenter les bars et restaurants dans un environnement très agréable.

Nous évoluons dans les rues et découvrons bars et restaurants branchés, boutiques ou encore maisons victoriennes.

Nous nous arrêtons au Proxy Walk-in à côté du parc Patricia’s Green In Hayes Valley, une place agréable qui accueille différents évènements (festival, concert, cinema plein air…), un club de musculation, un glacier, un stand de jus de fruits frais ou encore un café. L’ambiance est top et je déguste le meilleur latte de tout mon séjour au Ritual Coffee Roasters.
Nous remontons tranquillement sur Hayes Street, le dénivelé est assez important et il fait déjà très chaud.

Le parc Alamo Square est populaire car il abrite les Painted Ladies, ces six maisons victoriennes en bois qui ont fait la renommée de San Francisco. Construites en 1895, elles dominent la skyline de 70 mètres ce qui en fait l’un des plus beaux panoramas sur la ville. Elles attirent les touristes du monde entier en recherche de la carte postale parfaite.
Je ressens tout de même une petite déception car l’emplacement des Ladies est en réalité plus petit que l’on s’imagine. Mais finalement le parc Alamo Square vaut en lui même le déplacement car il permet d’avoir une jolie vue à 360 degrés sur la ville et permet de se poser sur l’herbe en profitant de la vue.

Nous entamons la descente toujours en empruntant Hayes Street vers le quartier mythique de Haight – Ashbury.

Nous traversons le parc Panhandle qui est le prolongement du Golden Gate Park. On peut y découvrir les plus vieux eucalyptus de San Francisco et il fut l’un des lieux phares du Summer of Love 1967. En effet, on pouvait assister gratuitement à des concerts de groupes tels que Jefferson Airplanes, The Grateful Dead ou même Jimi Hendrix.

Haight-Ashbury

Le quartier Haight-Ashbury (nom tiré du carrefour des rues Haight et Ashbury) est le symbole même de la vague hippie des années 1960 succédant à la mode Beatnik et atteignant son apogée avec le Summer of Love 1967, un rassemblement de milliers de jeunes du monde entier venant expérimenter un nouveau mode de vie. Il s’agissait d’un lieu de création unique pour les artistes et pour la revendication des droits sociaux.

La nourriture était gratuite, les drogues en libre-circulation et la sexualité était libérée. On trouvait même un un hôpital et un magasin qui fournissait des produits de nécessité. Ce nouveau mode de vie décalé a entraîné une surpopulation et une détérioration du secteur. Les hippies de la première heure ont alors quitté San Francisco et ont même organisé des funérailles symboliques.

Aujourd’hui, il s’agit d’une des attractions touristiques les plus populaires de la ville. Les visiteurs viennent ici en quête nostalgique des heures de gloire du quartier.

Nous nous arrêtons pour goûter une bière chez Magnolia Brewing – Haight, une micro-brasserie comme on les aime.

Nous flânons sur Haight Street et voyons défiler les friperies et les charmantes boutiques de déco et de plantes. Vous pouvez découvrir la Red House où a vécu Jimi Hendrix ou encore vous rendre au 635 Ashbury Street et vous recueillir devant la maison de Janis Joplin.

Nous n’avons pas le temps de visiter le Golden Gate Park à mon grand regret mais nous nous installons tout de même sur le début du parc pour pique-niquer. Nous avons été chercher des sandwichs frais chez Whole Food Market (meilleure chaîne de supermarché bio du pays).
Je vous recommande vivement le cidre Golden State que nous dégusterons tout au long de notre séjour californien. Nous profitons du parc en nous imaginant la vie des années 1960.

Castro

Nous empruntons le bus n°33 pour arriver en une dizaine de minutes à Castro, bastion de la communauté homosexuelle. Son nom provient de la rue principale Castro Street et s’étend de Market Street jusqu’à Church Street. Depuis les années 1950, la communauté gay avait commencé à s’y installer mais le Summer of Love va accélérer ce mouvement avec la venue massive de jeunes à la recherche de liberté.

En 1975, Harvey Milk ouvre un magasin d’appareils photos et va devenir l’un des militants les plus importants pour la cause homosexuelle. Il va créer l’association des commerçants gays de Castro suite au rejet de l’association de commerçants déjà existante et va vite se distinguer comme étant un acteur majeur de sa communauté. Il sera d’ailleurs vite identifié comme le maire de Castro par les habitants.
En 1977, il va devenir le premier élu ouvertement homosexuel d’une grande ville aux Etats-Unis.
Un an plus tard, il sera assassiné avec le maire George Moscone sur le parvis de l’hôtel de ville de San Francisco.

Ne passez pas à coté du musée du drapeau arc en ciel inventé par Gilbert Baker en 1978 et qui décore fièrement les rues de Castro. Aujourd’hui, on retrouve de nombreux bars et clubs réputés notamment le Harvey’s (anciennement Elephant Walk) qui fut fréquenté par le principal intéressé.

Nous nous dirigeons ensuite vers Mission mais nous faisons un arrêt obligatoire pour tous les français à San Francisco.

Si vous ne l’avez pas reconnu, il s’agit de la fameuse « Maison bleue » figurant dans la chanson San Francisco de Maxime Le Forestier. Située sur la 18ème, cette jolie maison victorienne a été bâtie en 1886 et on y retrouve une plaque commémorative de la chanson écrite en français.
Rénovée il y a une dizaine d’années, elle a été mise en vente pour 3,5 millions de dollars en 2020.

Mission

Mission est le plus ancien quartier de San Francisco. Les Espagnols fondèrent en 1791 la mission Dolorès, la première mission franciscaine. Mission Dolores est le plus vieux bâtiment de la ville. Elle fut le principal centre d’évangélisation de la région. Aujourd’hui, on y retrouve toujours une forte concentration de personnes hispaniques liée notamment à l’immigration en provenance d’Amérique centrale. Le district est animé et l’on y vient pour découvrir les fresques murales (« murals« ) une tradition inhérente à la culture hispanique.

La première étape est l’un de nos coups de coeur du séjour à savoir le Mission Dolores Park. Cette oasis verte de 6 hectares bénéficie d’une vue magique sur la ville. A la suite du séisme et de l’incendie de 1906, il servit de camp de refuge pour 1600 habitants devenus sans-abris.
Nous sommes samedi et le parc est bondé mais l’ambiance est agréable et dynamique. Nous regrettons de ne pas pouvoir profiter du soleil et du temps qui s’arrête avec les franciscains dans ce décor de rêve.

Nous déambulons dans les rues et nous nous trompons et loupons la Mission Dolores, le plus vieux bâtiment de la ville consacré à Saint-François d’Assise. A la place, nous arrivons à Valencia Street, une artère branchée qui se compose de boutiques de designer, cafés et restaurants à la mode.
On découvre également la diversité des murals qui décorent les façades des immeubles.

Nous hésitons à faire la queue pour tester une glace de chez Garden Creamery un glacier cute rose dont le lait provient de fermes bio locales mais nous résistons à la tentation.

Nous arrivons ensuite sur Mission Street et sommes stupéfaits de tomber sur une artère touchée par la pauvreté et qui n’a rien à voir avec le bloc précédent. Nous déchantons un peu et nous dirigeons vers le dernier spot que nous avions repéré dans le quartier.

Nous arrivons à Clarion Alley, une ruelle située entre Mission Street et Valencia Street qui est recouverte de fresques et de street-art réalisés par un collectif d’artistes, le Clarion Alley Mural Project. Le résultat est impressionnant et la diversité des peintures est magnifique. On retrouve des revendications classiques émanant de l’héritage des murals axées notamment sur la justice sociale.
Nous sommes malheureusement encore témoins de la plus grande précarité alors même que les boutiques hauts de gamme de Valencia Street se trouvent à quelques mètres.

Nous décidons de profiter de la fin de journée et du beau temps pour prendre un peu de hauteur avec la Coit Tower (à suivre…).


Les adresses gourmandes

  • Ritual Coffee Roaster : un torréfacteur made in SF depuis 2005. Il existe 5 magasins dont un à Napa. Il s’agit du meilleur latte que j’ai bu durant tout mon séjour.
  • Miette Patisserie & Confiserie : une boutique girly qui déborde de bonbons, macarons et autres friandises dans le style français.
  • Magnolia Brewing – Haight : Ouvert il y a une vingtaine d’années, cette microbrasserie a élu domicile dans un joli bâtiment de 1903. Les 7 barils se trouvent en sous-sol et il est possible de tester les 3000 recettes qui changent tous les jours.
  • Garden Cremery : un glacier qui n’utilise que des produits locaux ou biologiques avec un choix restreint et une queue longue, un gage de qualité.