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L’île d’Alcatraz

L’île d’Alcatraz est une île située dans la baie de San Francisco. Ce caillou de 5 hectares situé à 2,4 kilomètres des côtes est surnommé « The Rock » en raison de son cadre rude et inhospitalier.

En 1775, Juan Manuel de Ayala, un navigateur espagnol baptise l’île « Isla de los Alcatraces« (« l’île des pélicans ») en raison des pélicans bruns qui l’occupaient déjà. D’abord, forteresse militaire (1850-1909) elle devient une prison militaire en 1909 avant de devenir une célèbre prison fédérale de haute sécurité entre 1934 et 1963. Depuis 1973, elle est reconvertie en site historique et est visitée par plus d’un million de personnes par an.

Son histoire terrible laisse une atmosphère particulière et pesante et on s’imagine la solitude qui pouvait peser sur les détenus. A cela s’ajoute le rythme des vents balayant l’île et qui laisse un souvenir sinistre.

Environ 1576 personnes ont été emprisonnées sur l’île en raison de leur comportement dangereux dans les autres prisons fédérales et dont le risque d’évasion était important. Parmi les détenus les plus célèbres on retrouve Al Capone, George « Machine Gun » Kelly, Alvin Karpis, Robert Stroud « Birdman » ou encore Arthur « Doc » Barker.
Le célèbre gangster de la prohibition, Al Capone ou « Scarface » est resté dans un total isolement pendant quatre ans. Son transfert à Alcatraz était lié au fait qu’il arrivait toujours à corrompre les gardiens et à garder des contacts avec l’extérieur.

Le séjour dans le pénitencier n’était pas de tout repos et les détenus devaient obéir à des règles très strictes. Ils ne disposaient que de quatre droits : avoir à manger, être habillés, abrités et pouvoir bénéficier d’un médecin en cas de besoin. Chaque prisonnier étaient identifié par son matricule et non par son nom toujours dans un objectif de déshumanisation.

Les cellules sont restées dans leur état d’origine et on découvre leur petite taille avec leur confort plus que rudimentaire. Certaines sont restées avec les éléments d’époque : lit, table, chaise…

Un gardien était prévu pour s’occuper de trois détenus (pour un ratio de 1 sur 12 à 30 dans les autres prisons). Un régime alimentaire gras et le manque d’exercice favorisaient la mauvaise condition physique des prisonniers afin de les décourager de parcourir à la nage les quelques kilomètres les séparant du continent. Par ailleurs, la température glaciale de l’eau et les rumeurs persistantes sur la présence de requins venaient également maintenir les craintes des détenus.

Malgré toutes ces mesures, 36 personnes ont tout de même tenté de s’évader. Le bilan est dramatique : 23 détenus furent rattrapés, 8 tués et 5 se sont enfuis par la mer mais ne furent jamais retrouvés et présumés noyés. Officiellement, aucun prisonnier n’est jamais parvenu à s’échapper d’Alcatraz et à rejoindre le continent.

Les gardiens et leurs familles vivaient également sur l’île. Les enfants allaient à l’école tous les jours sur le continent mais leur véritable identité était gardée secrète afin d’éviter toutes représailles.
Les femmes restaient et s’occupaient des jardins. Depuis la fermeture de la prison en 1963, on retrouve encore les jardins d’époque qui restent entretenus par les autorités.

Le 9 novembre 1969, 78 Amérindiens débarquèrent sur l’île. Ils se revendiquaient « Indiens de toutes les tribus » et ont rédigé la déclaration We hold the Rock (« Nous tenons le Rocher ») dans laquelle ils proposaient d’acheter Alcatraz avec des perles de verre et des chiffons de toile à l’instar de l’achat de Manhattan par les colons en 1626. Ils demandaient également la création d’un centre culturel et universitaire qui offrirait une éducation conforme à leur culture et à leurs croyances dans leur langue.

Après avoir coupé l’eau, l’électricité et le téléphone sur l’île, les autorités américaines délogèrent les derniers Amérindiens le 10 juin 1971 soit après 19 mois d’occupation.

Aujourd’hui, l’île est connue pour être une réserve pour les oiseaux sauvages : pélicans bruns, goélands, cormorans, guillemots colombin, aigrettes neigeuses… Il faut d’ailleurs avoir l’estomac bien accroché car les odeurs peuvent être parfois très incommodantes. Pour autant, le fait que l’île soit aujourd’hui le refuge d’oiseaux a quelque chose de réconfortant au regard de son histoire.


Prévoir sa visite à Alcatraz

Chaque année, plus d’un million de personnes foule l’île d’Alcatraz. Pour s’y rendre, il est impératif de prendre le ferry opéré par la société Alcatraz Cruises qui se trouve sur le Pier 33 à Fisherman’s Wharf.
Vous pouvez y accéder toute l’année sauf pendant les fêtes de Thansgiving, Noël et le jour de l’an.

Il est possible de visiter l’île pendant la journée mais également en début de soirée afin de profiter du coucher de soleil et des lumières sur la skyline. Le billet comprend l’aller-retour en ferry, la visite guidée ou un audio-guide. Les tarifs vont de 45 dollars par adulte pour la journée à 56 dollars pour la soirée. La traversée est rapide et dure une vingtaine de minutes.

Nous avions choisi le départ à 17h55 pour pouvoir admirer le coucher de soleil sur la baie. La visite dure entre 1h30 et 2 heures selon vos intérêts. L’inconvénient de cet horaire est que nous avons du attendre le ferry de 20h40 pour pouvoir rentrer.
La nuit étant tombée nous ne pouvions plus profiter du dehors l’île et de plus le vent s’était levé, nous avons eu très froid durant l’heure d’attente pour revenir (tout était fermé).
Je vous conseille donc soit de prendre le ferry de 18h30 et de profiter de la nuit directement ou d’y aller en journée. Vous retrouverez le planning des traversées ici.

Attention, le port du masque est obligatoire. Si vous l’oubliez, il est possible d’en payer un sur place (2,50 dollars) mais seulement en carte bancaire. Il faut aussi savoir qu’aucun liquide ou aliment n’est autorisé à l’exception de l’eau. Sur le ferry, vous trouverez cependant tout pour racheter ce dont vous venez de vous débarrasser…

Nous nous sommes rendus sur l’île en septembre et nous avons été surpris par l’invasion d’insectes et notamment de mouches sur le bateau. Le phénomène est d’une telle ampleur que le personnel vous distribue des « éventails » à mouches pour tenter de vous en débarrasser. Non seulement cela est ridicule mais surtout ne fonctionne pas réellement… A priori, la prolifération de mouches serait lié à la présence importante de cormorans sur l’île et ne concernerait que les mois de septembre-octobre.


A voir avant la visite :

  • Rock (1996) de Michael Bay
  • L’Evadé d’Alcatraz (1979) de Don Siegel
  • X-Men, l’Affrontement Final (2006) de Brett Ratner
  • Le livre d’Eli (2010) d’Albert & Allan Hughes

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San Francisco Downtown- Marina District

La première journée de notre séjour à San Francisco début avec la visite du centre-ville en passant par le mythique Ferry Building. Nous allons enchaîner deux journées chargées car nous ne voulions absolument pas quitter la ville sans avoir fait la balade en vélo Fisherman’s Wharf – Golden Gate. Si vous rechercher un itinéraire plus tranquille, il est largement possible de l’étaler sur deux jours et de prendre son temps. En effet, nous avons fait 16 kilomètres sur cette première journée avec la découverte de la ville aux 40 collines.

Nous prenons un petit déjeuner très matinal au Mel’s drive-in, un diner rétro situé en face de notre motel à proximité de Chestnut Street, une rue plutôt branchée qui regroupe des bars, restaurants ou boutiques attrayantes. Nous prenons le bus qui nous donne un avant goût des rues de San Francisco.

Première étape, Union Square une place réputée de la ville sur laquelle les californiens s’allièrent à l’Union lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis. Au milieu trône le Dewey Monument, une colonne célébrant la prise de Manille lors de la guerre hispano-américaine de 1898. Aujourd’hui, elle est un point névralgique de la ville où l’on retrouve de nombreux magasins et bureaux.

Plus d’une centaine de sculptures coeur sont disséminées dans la ville depuis 2004. Ils ont pour objectif de lever des fonds pour « The Foundation » une association en lien avec l’hôpital et le centre de traumatologie de San Francisco. Pour retrouver l’emplacement des coeurs, c’est par ici.

Ancienne partie du quartier rouge, Maiden Lane est aujourd’hui une jolie ruelle bordée de galeries d’arts et boutiques de luxe. Nous nous dirigeons ensuite vers le SF MOMA et le Yerba Buena Center un lieu unique d’art contemporain avec un jardin agréable.

Après un arrêt à la boutique mythique Levis (première boutique de la marque à avoir vu le jour), nous découvrons les fameux cable cars, des tramways à câbles qui traversent la ville. Une fois à bord, le dépaysement est complet même s’ils sont principalement fréquentés par les touristes de nos jours.

Nous découvrons le quartier des affaires et la fameuse Lotta’s Fountain, une fontaine offerte par l’actrice Lotta Crabtree en 1875 et qui fut un point de rencontre décisif à la suite du tremblement de terre de 1906.

Nous nous dirigeons vers la Saleforce Tower, la tour plus haute de San Francisco (326 mètres) pour aller visiter le Saleforce Park, un jardin perché en plein coeur de la jungle urbaine dont la particularité est de pouvoir y accéder gratuitement en télécabine.
Il s’agit de l’un des mes coups de coeur de la journée, une vraie oasis en plein centre du Financial District. Vous retrouvez un parcours à la découverte de plantes locales et exotiques avec une vue sur le quartier.

Nous découvrons par hasard le quartier français de San Francisco en face de l’emplacement de la Chinatown Gate et nous en profitons pour nous arrêter au Café de la Presse qui nous renvoie directement dans une brasserie française. La décoration est réussie et le patron discute en français.
De l’autre côté de la rue, l’Eglise Notre-Dame-des-Victoires (1856) fondée par des immigrants français semble tenir en équilibre sur Bush Street, une rue typiquement inclinée.

Pour le déjeuner, un monument de taille nous attend, le Ferry Building, l’un des lieux les plus emblématiques de Frisco. Il s’agissait de la gare maritime de la ville datant construite en 1898.
Elle est aujourd’hui reconvertie en temple culinaire avec des restaurants et un marché fermier réputé (samedis matins). Il faut s’éloigner un peu sur les quais pour avoir un panorama magique à la fois sur la skyline, sur la baie et sur l’autre pont majestueux de San Francisco, le Bay Bridge de 1936, l’un des plus longs des Etats-Unis (7,18km). Nous dégustons des délicieux empanadas de chez El Porteño Empanadas.

L’après-midi va être aussi chargée que la matinée. Direction le quartier Chinatown pour une immersion dans le quartier chinois. Fondé en 1848, il est composé de la plus grande communauté chinoise hors d’Asie. Après avoir visité ceux de Paris, Londres, New-York ou encore Montréal, je peux définitivement dire qu’il s’agit du quartier le plus impressionnant et étendu.

Construit en 1909, le Old Chinese Telephone Exchange (3ème photo) a une architecture typique. Il était un centre d’opérateurs téléphoniques qui a fermé en 1949. Il accueille aujourd’hui une banque.

N’hésitez pas à aller faire un tour à la boutique Golden Gate Cookie Fortune Factory pour déguster des fortunes cookie, des petits biscuits chinois contenant un message enigmatique. Il s’agit d’une pure création franciscaine par le japonais Makoto Hagiwara et non d’une recette chinoise traditionnelle.

Le square Portsmouth est le coeur de Chinatown. S’y croisent des joueurs d’échecs, des retraités et des enfants qui y jouent. On y retrouve également une réplique de la statue de la déesse de la Démocratie érigée par les manifestants de la place Tiananmen en 1989.

Nous remontons ensuite par la Colombus Avenue pour rejoindre North Beach et Russian Hills.
La tour Transamerica Pyramid construite en 1972 a une structure insolite en obélisque qui ne passe pas inaperçue. Autre immeuble incontournable, la Colombus Tower dont la ressemblance avec le Flatiron de New-York est frappante et qui est le siège de la maison de production de Francis Ford Coppola.

Il fait très chaud et nous découvrons à notre détriment le dénivelé des rues franciscaines.
Nous arrivons au quartier de la Beat Generation, un mouvement artistique et littéraire des années 1950 initié par Jack Kerouac, célèbre auteur de Sur la Route de 1957.
Nous passons devons le Vesuvo, l’un des derniers repaires des beatniks et la librairie City Lights Bookstore (1953) première aux Etats-Unis à remplir ses étagères de livres de poche et à publier Jack Kerouac.
Pour aller plus loin, vous pouvez visiter The Beat Museum qui retrace la mémoire de cette culture.

Nous découvrons ensuite le quartier italien et nous allons faire un pèlerinage à Green Street pour admirer l’appartement de Robin Williams dans le célèbre film Mrs Doubtfire. Vous pouvez également admirer la maison familiale au 2640 Steiner St.
Si vous avez le temps, n’hésitez pas à vous arrêter au Caffe Trieste, ouvert en 1956 par la famille Giotta. On y déguste l’un des meilleures expresso de la ville et Francis Ford Coppola y écrivit le scénario du film Le Parrain.

Nous rejoignons le Washington Square. Datant de 1862, ce parc est symptomatique du melting pot des franciscains : hispaniques, italiens, chinois, retraités, étudiants, enfants… Il est habillé par l’église Saints Peter and Paul. Nous y retournerons le lendemain pour tester l’un des meilleurs brunchs de la ville Mama‘s.

Nous montons ensuite au Ina Coolbrith un parc à 90 degrés qui donne une vue imprenable sur la skyline et sur la baie de San Francisco. Il s’agit sans conteste de l’un des endroits les plus magiques de la ville où le temps semble s’arrêter. Et si vous avez de la chance, essayez de repérer des mouvements mystérieux dans les arbres qui laissent apparaître des perroquets et des colibris.
Les « wild parrots » se sont installés sur Telegraph Hill depuis une trentaine d’année. A l’époque, ces oiseaux appartenaient à des particuliers mais ils se sont échappés puis se sont multipliés. San Francisco est devenue leur territoire et ils ont fait l’objet d’un documentaire et d’un livre par Mark Bittner.

Nous apercevons l’île d’Alcatraz pour la première fois. Elle est connue pour être l’une des prisons les plus populaires au monde et elle est visitée par des millions de visiteurs chaque année.

La Coit Tower est une tour de style Art déco construite en 1933 en l’honneur des pompiers franciscains. Elle constitue l’un des emblèmes de la ville et permet également d’avoir une vue dégagée sur la baie grâce à son belvédère.

Nous décidons d’aller passer la fin de journée à la plage Crissy Field pour admirer le coucher de soleil sur le Golden Bridge mais nous ne verrons rien car nous assistons à la levée du fameux fog, un brouillard local très épais. Arrivés sur la place, la baie est complètement recouverte et nous ne pouvons même pas distinguer le fameux pont rouge. Cela est impressionnant de voir qu’en l’espace d’une heure le brouillard recouvre la ville entière.

L’île de la prison d’Alcatraz est totalement recouverte alors qu’on la distinguait parfaitement quelques heures plus tôt.
Nous nous rabattons donc sur le Palace Fine Art, un théâtre qui semble sorti de Star Wars et dont la balade dans le parc est très agréable. Il s’agit de l’un des lieux de prédilection pour faire des photos de mariage, nous assistons à un ballet incessant de futurs mariés et leur photographe. Dommage que le temps ne soit pas de notre côté mais le brouillard donne à cet endroit une atmosphère particulière.

Nous dînons à Super Duper Burgers, une chaine made in SF de burgers à Chestnut Street. Elle a la particularité de choisir des productions locales et mise sur le « fait maison » aux antipodes des chaînes de fast food classiques. Le pari est réussi car il s’agit de l’un des meilleurs burgers du périple.


Les adresses gourmandes à retenir :

  • Mel’s s drive in, 2165 Lombard St. Une chaine californienne de diner qui vaut le détour pour la décoration typique des années 1950.
  • Café Trieste, 601 Vallejo Street. Pour déguster un expresso dans la pure tradition italienne.
  • El Porteño Empanadas, Ferry Building Marketplace 1 Ferry Building 53. Si vous aimez ces chaussons made in Argentine, c’est l’adresse où vous rendre. Vous pouvez les déguster en admirant la baie de San Francisco.
  • Super Duper Burger, 2201 Chestnut St. Une chaine locale de burgers succulents faits maisons.
  • Golden Gate Cookie Fortune Factory, 56 Ross Alley. C’est l’occasion de gouter des vrais biscuits chinois et d’en ramener en France.